http://blogs.mediapart.fr/blog/michael-lowy/080213/neonazis-grecs-daube-doree-no-pasaran
Dimitris Psarras, journaliste grec connu, est un des fondateurs de IOS (: Virus), le complément indépendant –publié chaque fin de semaine dans « Eleftherotypia »– qui, pendant 20 ans, a constitué un havre de journalisme rigoureux. Il est aussi critique, actuellement rédacteur du quotidien autogéré « Efimerida ton Sindakton » (: Journal des Rédacteurs) et l’auteur de l’ouvrage Le livre Noir de Chryssi Avghi. Mediapart avait déjà publié une interview avec lui il y a quelques mois.
Interview recueilli et traduit du grec par Eleni Varikas et Michael Löwy.
1. Pourrais-tu décrire en quelques mots les origines de l’organisation néo-nazie grecque Chryssi Avghi (CA), l’Aube Dorée ?
Depuis que CA a été fondée au début des années 1980, sa direction est composée du même groupe de personnes, avec comme chef indisputable Nicolaos Mixaloliakos. A l’époque de la dictature militaire des colonels, Mixaloliakos était membre de l’organisation néo-nazie dénommée Parti du Quatre Août, du national-socialiste Constantin Plevris. Après la chute de la dictature, il y a eu de nombreux attentats de nostalgiques de la Junte en collaboration avec les néo-fascistes italiens de l’Ordine Nuovo. Accusé de distribution d’explosifs, Mixaloliakos fut condamné et est resté une année en prison. L’Aube Dorée a été fondée en décembre 1980 comme un groupe fermé de réflexion national-socialiste. En 1984, Papadopoulos, le dictateur emprisonné, a nommé Mixaloliakos premier dirigeant de la jeunesse du parti qu’il a fondé, EPEN (Union Politique Nationale). Mais il n’est pas resté longtemps dans cette position, parce que cette organisation des partisans de la Junte n’était pas assez dure et, surtout, pas assez antisémite pour son goût. Par la suite, il a réactivé Chryssi Avghi et a continué la propagande nazie. Depuis le début des années 1990, l’organisation a profité de la vague nationaliste, qui a suivi l’affrontement entre la Grèce et l’ancienne République Yougoslave de Macédoine pour le nom de la Macédoine, pour faire ses premières apparitions publiques (par exemple dans les manifestations populaires nationalistes de masse), tandis que ses agressions commençaient à se faire de plus en plus fréquentes. Lire la suite