Les conditions explosives de détention en Grèce

2300 détenus pour 751 places à la prison de Korydalos!

(Compte rendu de la visite des parlementaires, octobre 2012)

La surpopulation demeure le problème le plus sérieux des prisons en Grèce. Celle-ci a créé des conditions de détention explosives. Actuellement, à la prison de Korydalos (la plus grande prison de Grèce, près d’Athènes) sont détenues 2300 personnes pour un espace prévu pour 751. Dans des cellules de 9,5 m² peuvent être entassées jusqu’à 5 personnes et dans des dortoirs d’une capacité de 10 personnes, le nombre des occupants a monté jusqu’à 24 !

Alors que la prison de Korydalos est une maison d’arrêt, 30% de personnes sont condamnées définitivement. Et sur une population qui compte 1600 des étrangers, il n’y a aucun interprète !

Quant à la mise à disposition des articles d’hygiène corporelle, compte tenu de l’absence de budget prévu spécialement à cet effet, cela se fait au cas par cas, lorsqu’une telle demande est faite, par une personne indigente, et dans la mesure où de tels articles sont disponibles. Les quelques articles qui sont disponibles proviennent de dons.

De même, pour ce qui est des soins médicaux, des manquements tragiques ont été constatés : il n’y pas de médecin permanent ; seuls 3 infirmiers sont présents en permanence. A cause de ces manquements, se sont les surveillants qui font office d’infirmiers.

Les personnes détenues ont fait état des conditions de détention dramatiques, ainsi que de violation des procédures légales quant aux permissions de sortir. De surcroît, les transferts vers des prisons agricoles (très demandés par les détenus en Grèce), sont rares et ont lieu difficilement malgré les promesses et engagements du ministre de la Justice.

Les personnes détenues ont décidé de suspendre les mobilisations et grèves de la faim qui ont eu lieu les dernières 15 jours ; cela dans l’attente du dépôt des projets de loi annoncés par le Ministre de la Justice, de la Transparence et des droits de l’Homme.

De la visite des élus, il résulte que la situation des personnes détenues se trouve aggravée dès lors qu’à la privation de liberté, s’ajoutent des conditions de détention inhumaines et en violation avec les lois nationales et internationales relatives aux conditions d’incarcération.

En vue d’un hiver de memorandum difficile*, la délégation de cette visite attire l’attention sur la responsabilité de ce Ministère devant l’obligation de protéger la vie, la santé et la dignité des personnes détenues ainsi que de respecter la légalité.

Cette délégation des élus a sollicité auprès de la directrice de cette prison d’organiser une deuxième visite permettant d’inspecter les lieux de détention, de promenade, de cuisine et de pouvoir échanger avec les détenus dans un cadre respectant la liberté d’expression.

Enfin, elle appelle la nécessité de prise des mesures de la part du Ministère pour éviter les problèmes de manque de nourriture suffisante, de chauffage, de soins, d’hygiène et pour résoudre le problème de la surpopulation qui en soi constitue une violation permanente des droits fondamentaux de toute personne.

* En effet, il est à noter parmi les conséquences de la politique d’austérité :  il est de plus en plus question de la perspective d’un hiver difficile et très froid cette année en Grèce pour l’ensemble de la population à cause d’un côté de la montée des prix, et d’autre, de la baisse continue des salaires et des retraites, des coupes des allocations, des déremboursements progressifs des soins et des médicaments ainsi que des baisses des budgets de tous les ministères et services publics.

Article Publié le 3 octobre 2012 sur le site www.left.gr, suite à la visite des Elus  grecs à la prison de Korydalos (Athènes).

Traduit par Georgia Bechlivanou Moreau (Chargée des questions pénitentiaires européennes, Ban Public)

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