Une journée de dépenses quotidiennes

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J’avais cette stupide idée en tête que la vie ne serait pas chère à Thessalonique. D’où m’est venue cette excentricité? Sûrement une idée associée à l’image que je me faisais de la «crise» depuis mon canapé en France. Pour mieux vous rendre compte, je vais vous détailler une de mes journées type de courses à Thessalonique.

10h20. Sur le chemin de la fac, je m’arrête à un kiosque et achète un paquet de 25 cigarettes : 3€. 

12h40. Après mon cours, je m’attable à un  «yiradika» (plus ou moins l’équivalent de nos kebabs français) et je commande une pita bien garnie pour 2,90€.

13h30. Je décide de faire quelques courses afin de remplir partiellement mon frigo vide d’étudiante. Voici ma liste de course.

– Pain: 75 cts
– huile d’olive (1L): 3,53€
– 1 aubergine: 1,05€
– 5 bananes: 1,8€
– Lait (1L): 1,29€
– Un sachet de salade: 2,47€
– Fromage en tranche: 2,65€
– Un petit pot de Nutella: 2,15€
– Petit pot de miel : 4,83€
– Papier toilette (8 rouleaux) : 4,72€.

Total : 25,24€

17h. Des amis m’appellent pour aller prendre un café en terrasse et profiter du soleil. Cappuccino: 3,5€ (le moins cher reste le café grec qui est tout de même à 2,5€).

18h45. Ticket de bus : 0,90 cts

19h. Nous poussons la porte d’une taverne – un peu plus éloignée du centre ville avec une clientèle très locale. Les tavernes sont des restaurants où l’on sert des plats typiquement grecs que je trouve absolument délicieux. Les plats de salades, féta (sous différentes formes), pommes de terre, viande se succèdent. La note, que nous partageons tous ensemble, nous revient à environ 10 euros par personne.

22h. Ma colocataire, qui est grecque, vient me chercher en voiture. Nous nous arrêtons faire le plein à une station essence. Sans plomb 95 : 1,819€/L. Le prix à encore augmenté, il y a deux semaines, le litre coutait 1,774€.

22h35. Je commande une bière au comptoir du bar dans lequel nous venons d’arriver : 3€ pour la 33cl, le même prix que le verre de vin.

1h10. Retour à la maison. Total des dépenses de la journées : 48, 54€ (sans compter l‘essence que je n’ai pas payée). Ok, aujourd’hui, j’ai bien profité.

Si les prix sont sensiblement les mêmes qu’en France, les salaires ne le sont pas. Comment nourrir sa famille, payer son loyer, ses impôts, le médecin, l’école, l’essence et rembourser ses dettes lorsque l’on ne gagne que 700€ par mois en travaillant 8 à 10 heures par jour et en cumulant les jobs ? Comment vivre avec un emploi à temps partiel qui ne nous rémunère que 250€ par mois? Comment survivre lorsque l’on est au chômage depuis plusieurs mois, que l’on ne trouve pas de travail et que notre famille n‘est plus capable de nous prendre en charge? Ce sont aujourd’hui des questions auxquelles une grande partie des Grecs sont confrontés au quotidien.

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